mercredi 24 décembre 2014

Cours sur Diogène… au Louvre

Le cours de grec Terminale sur Diogène aura lieu comme annoncé en cours :
Samedi 10 janvier 2015, au Louvre, 10h30-11h45


Rendez-vous sous la pyramide à l'accueil central vers 10h20.
B.D.

samedi 6 décembre 2014

A venir : 2ème conférence de grec

Nicolas Siron,
doctorant en Histoire grecque à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne,
membre de l'équipe de recherches Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques ANHIMA
présentera le lundi 15 décembre 2014
dans la salle de conférences du lycée, de 17h à 18h,
la communication suivante : 
Les procès à Athènes : lieux, pratiques, représentations
 

Présence obligatoire des élèves hellénistes de Seconde et de Terminale.
Conférence ouverte à tous, notamment les hellénistes Première qui n'ont pas cours, les latinistes,
les auditeurs des séances de la "prépa Sciences Po" etc.

mardi 25 novembre 2014

Comme un beau jour du mois d'août 79...

   La destruction de Pompéi vue d'une webcam ?
C'est désormais possible, et saisissant. Une réalisation 3D qui est comme un voyage dans le temps.



L'occasion de rappeler ici le témoignage de Pline le Jeune, qui a aidé les scientifiques à comprendre ce qui s'est passé ce jour-là dans la baie de Naples... (Lettres VI, 16 et 20)


A Tacite.
Vous me priez de vous apprendre au vrai comment mon oncle [« Pline l’Ancien »] est mort, afin que vous en puissiez instruire la postérité. Je vous en remercie. (…)

Il était à Misène, où il commandait la flotte. Le 23e d'août, environ une heure après midi, ma mère l'avertit qu'il paraissait un nuage d'une grandeur et d'une figure extraordinaire. Après avoir été quelque temps couché au soleil, selon sa coutume, et avoir pris un bain d'eau froide, il s'était jeté sur un lit, où il étudiait. Il se lève, et monte en un lieu d'où il pouvait aisément observer ce prodige. Il était difficile de discerner de loin de quelle montagne ce nuage sortait. L'événement a découvert depuis que c'était du mont Vésuve. Sa forme approchait de celle d'un arbre, et d'un pin plus que d'aucun autre ; car, après s'être élevé fort haut en forme de tronc, il étendait une espèce de branche. Je m'imagine qu'un vent souterrain le poussait d'abord avec impétuosité, et le soutenait. Mais, soit que l'impression diminuât peu à peu, soit que ce nuage fût affaissé par son propre poids, on le voyait se dilater et se répandre. Il paraissait tantôt blanc, tantôt noirâtre, et tantôt de diverses couleurs, selon qu'il était plus chargé ou de cendre ou de terre. Ce prodige surprit mon oncle, qui était très savant ; et il le crut digne d'être examiné de plus près. Il commande que l'on appareille sa frégate légère, et me laisse la liberté de le suivre. Je lui répondis que j'aimais mieux étudier ; et par hasard il m'avait lui-même donné quelque chose à écrire. Il sortait de chez lui, ses tablettes à la main, lorsque les troupes de la flotte qui étaient à Rétines, effrayées par la grandeur du danger (car ce bourg est précisément sur Misène, et on ne s'en pouvait sauver que par la mer), vinrent le conjurer de vouloir bien les garantir d'un si affreux péril. Il ne changea pas de dessein, et poursuivit avec un courage héroïque ce qu'il n'avait d'abord entrepris que par simple curiosité. Il fait venir des galères, monte lui-même dessus, et part dans le dessein de voir quel secours on pouvait donner non seulement à Rétines, mais à tous les autres bourgs de cette côte, qui sont en grand nombre à cause de sa beauté. Il se presse d'arriver au lieu d'où tout le monde fuit, et où le péril paraissait plus grand ; mais avec une telle liberté d'esprit, qu'à mesure qu'il apercevait quelque mouvement ou quelque figure extraordinaire dans ce prodige, il faisait ses observations et les dictait. Déjà sur ces vaisseaux volait la cendre plus épaisse et plus chaude, à mesure qu'ils approchaient ; déjà tombaient autour d'eux des pierres calcinées et des cailloux tout noirs, tout brûlés, tout pulvérises parla violence du feu; déjà lamer semblait refluer, et le rivage devenir inaccessible par des morceaux entiers de montagnes dont il était couvert ; lorsque après s'être arrêté quelques moments, incertain s'il retournerait, il dit à son pilote, qui lui conseillait de gagner la pleine mer : « La fortune favorise le courage. Tournez du côté de Pomponianus. » Pomponianus était à Stabie, en un endroit séparé par un petit golfe que forme insensiblement la mer sur ces rivages qui se courbent. Là, à la vue du péril, qui était encore éloigné, mais qui semblait s'approcher toujours , il avait retiré tous ses meubles dans ses vaisseaux, et n'attendait pour s'éloigner qu'un vent moins contraire. Mon oncle, à qui ce même vent avait été très favorable, l'aborde, le trouve tout tremblant, l'embrasse, le rassure, l'encourage ; et pour dissiper, par sa sécurité, la crainte de son ami, il serait porter au bain. Après s'être baigné, il se met à table, et soupe avec toute sa gaieté, ou (ce qui n'est pas moins grand) avec toutes les apparences de sa gaieté ordinaire. Cependant on voyait luire, de plusieurs endroits du mont Vésuve, de grandes flammes et des embrasements dont les ténèbres augmentaient l'éclat. Mon oncle, pour rassurer ceux qui l'accompagnaient, leur dit que ce qu'ils voyaient brûler, c'étaient des villages que les paysans alarmés avaient abandonnés, et qui étaient demeurés sans secours. Ensuite il se coucha, et dormit d'un profond sommeil ; car, comme il était puissant, on l'entendait ronfler de l'antichambre.
Mais enfin la cour par où l'on entrait dans son appartement commençait à se remplir si fort de cendres, que, pour peu qu'il eût resté plus longtemps, il ne lui aurait plus été libre de sortir. On l'éveille ; il sort, et va rejoindre Pomponianus et les autres qui avaient veillé. Ils tiennent conseil, et délibèrent s'ils se renfermeront dans la maison, ou s'ils tiendront la campagne : car les maisons étaient tellement ébranlées par les fréquents tremblements de terre, que l'on aurait dit qu'elles étaient arrachées de leurs fondements, et jetées tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, et puis remises à leurs places. Hors de la ville, la chute des pierres, quoique légères et desséchées par le feu, était à craindre. Entre ces périls, on choisit la rase campagne. Chez ceux de sa suite, une crainte surmonta l'autre : chez lui, la raison la plus forte l'emporta sur la plus faible. Ils sortent donc, et se couvrent la tète d'oreillers attachés avec des mouchoirs ; ce fut toute la précaution qu'ils prirent contre ce qui tombait d'en haut. Le jour recommençait ailleurs ; mais dans le lieu où ils étaient continuait une nuit la plus sombre et la plus affreuse de toutes les nuits, et qui n'était un peu dissipée que par la lueur d'un grand nombre de flambeaux et d'autres lumières. On trouva bon de s'approcher du rivage, et d'examiner de près ce que la mer permettait de tenter; mais on la trouva encore fort grosse, et fort agitée d'un vent contraire. Là, mon oncle ayant demandé de l'eau et bu deux fois, se coucha sur un drap qu'il fit étendre. Ensuite des flammes qui parurent plus grandes, et une odeur de soufre qui annonçait leur approche, mirent tout le monde en fuite. Il se lève, appuyé sur deux valets, et dans le moment tombe mort. Je m'imagine qu'une fumée trop épaisse le suffoqua d'autant plus aisément, qu'il avait la poitrine faible, et souvent la respiration embarrassée. Lorsque l'on commença à revoir la lumière (ce qui n'arriva que trois jours après), on retrouva au même endroit son corps entier, couvert de la même robe qu'il portait quand il mourut, et dans la posture plutôt d'un homme qui repose que d'un homme qui est mort. Pendant ce temps, ma mère et moi nous étions à Misène. Mais cela ne regarde plus votre histoire : vous ne voulez être informé que de la mort de mon oncle. Je finis donc, et je n'ajoute plus qu'un mot: c'est que je ne vous ai rien dit, ou que je n'aie vu ou que je n'aie appris, dans ces moments où la vérité de l'action qui vient de se passer n'a pu encore être altérée. C'est à vous de choisir ce qui vous paraîtra plus important. Il y a bien de la différence entre écrire une lettre, ou une histoire; entre écrire pour un ami, ou pour la postérité.  Adieu.

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A Tacite.

La lettre que je vous ai écrite sur la mort de mon oncle, dont vous aviez voulu être instruit, vous a, dites-vous, donné beaucoup d'envie de savoir quelles alarmes et quels dangers j'essuyai à Misène, où j'étais resté ; car c'est là que j'ai quitté mon histoire.
Quoiqu'au seul souvenir je sois saisi d'horreur, je commence.

Après que mon oncle fut parti, je continuai l'étude qui m'avait empêché de le suivre. Je pris le bain, je soupai, je me couchai, et dormis peu, et d'un sommeil fort interrompu. Pendant plusieurs jours, un tremblement de terre s'était fait sentir, et nous avait d'autant moins étonnés, que les bourgades et même les villes de la Campanie y sont fort sujettes. Il redoubla pendant cette nuit avec tant de violence, qu'on eût dit que tout était, non pas agité, mais renversé. Ma mère entra brusquement dans ma chambre, et trouva que je me levais, dans le dessein de l'éveiller, si elle eût été endormie. Nous nous asseyons dans la cour, qui ne sépare le bâtiment d'avec la mer que par un fort petit espace. Comme je n'avais que dix-huit ans, je ne sais si je dois appeler fermeté nu imprudence ce que je fis : je demandai [un ouvrage de] Tite-Live ; je me mis à le lire, et je continuai à l'extraire, ainsi que j'aurais pu faire dans le plus grand calme.
Un ami de mon oncle survint ; il était nouvellement arrivé d'Espagne pour le voir. Dès qu'il nous aperçoit, ma mère et moi, assis, moi un livre à la main, il nous reproche, à elle sa tranquillité, à moi ma confiance. Je n'en levai pas les yeux de dessus mon livre. Il était déjà sept heures du matin, et il ne paraissait encore qu'une lumière faible, comme une espèce de crépuscule. Alors les bâtiments furent ébranlés avec de si fortes secousses, qu'il n'y eut plus de sûreté à demeurer dans un lieu à la vérité découvert, mais fort étroit. Nous prenons le parti de quitter la ville : le peuple épouvanté nous suit en foule, nous presse, nous pousse ; et ce qui, dans la frayeur, tient lieu de prudence, chacun ne croit rien de plus sûr que ce qu'il voit faire aux autres. Après que nous fûmes sortis de la ville, nous nous arrêtons; et là, nouveaux prodiges, nouvelles frayeurs. Les voitures que nous avions emmenées avec nous étaient à tout moment si agitées, quoiqu'en pleine campagne, qu'on ne pouvait même, en les appuyant avec de grosses pierres, les arrêter en une place. La mer semblait se renverser sur elle-même, et être comme chassée du rivage par l'ébranlement de la terre. Le rivage en effet était devenu plus spacieux, et se trouvait rempli de différents poissons demeurés à sec sur le sable. A l'opposé, une nuée noire et horrible, crevée par des feux qui s'élançaient en serpentant, s'ouvrait, et laissait échapper de longues fusées semblables à des éclairs, mais qui étaient beaucoup plus grandes. Alors l'ami dont je viens de parler revint une seconde fois, et plus vivement, à la charge. « Si votre frère, si votre oncle est vivant, nous dit-il, il souhaite sans doute que vous vous sauviez ; et s'il est mort, il a souhaité que vous lui surviviez. Qu'attendez-vous donc? Pourquoi ne vous sauvez-vous pas? » Nous lui répondîmes que nous ne pouvions songer à notre sûreté, pendant que nous étions incertains du sort de mon oncle. L'Espagnol part sans tarder davantage, et cherche son salut dans une fuite précipitée.
Presque aussitôt la nuée tombe à terre, et couvre les mers ; elle dérobait à nos yeux l'île de Capri, qu'elle enveloppait, et nous faisait perdre de vue le promontoire de Misène. Ma mère me conjure, me presse, m'ordonne de me sauver, de quelque manière que ce soit; elle me remontre que cela est facile à mon  âge; et que pour elle, chargée d'années et d'embonpoint, elle ne le pouvait faire ; qu'elle mourrait contente, si elle n'était point cause de ma mort. Je lui déclare qu'il n'y avait point de salut pour moi qu'avec elle ; je lui prends la main, et je la force de m'accompagner : elle le fait avec peine, et se reproche de me retarder. La cendre commençait à tomber sur nous, quoiqu'en petite quantité. Je tourne la tête, et j'aperçois derrière nous une épaisse fumée qui nous suivait, en se répandant sur la terre comme un torrent. Pendant que nous voyons encore, quittons le grand chemin, dis-je à ma mère, de peur qu'en le suivant, la foule de ceux qui marchent sur nos pas ne nous étouffe dans les ténèbres. A peine étions-nous écartés, qu'elles augmentèrent de telle sorte, qu'on eût cru être, non pas dans une de ces nuits noires et sans lune, mais dans une chambre où toutes les lumières auraient été éteintes. Vous n'eussiez entendu que plaintes de femmes, que gémissements d'enfants, que cris d'hommes. L'un appelait son père, l'autre son fils, l'autre sa femme; ils ne se reconnaissent qu'à la voix. Celui-là déplorait son malheur, celui-ci le sort de ses proches. Il s'en trouvait à qui la crainte de la mort faisait invoquer la mort même. Plusieurs imploraient le secours des dieux ; plusieurs croyaient qu'il n'y en avait plus, et comptaient que cette nuit était la dernière et l'éternelle nuit, dans laquelle le monde devait être enseveli. On ne manquait pas même de gens qui augmentaient la crainte raisonnable et juste, par des terreurs imaginaires et chimériques. Ils disaient qu'à Misène ceci était tombé, que cela brûlait ; et la frayeur donnait du poids à leurs mensonges. Il parut une lueur qui nous annonçait, non le retour du jour, mais l'approche du feu qui nous menaçait; il s'arrêta pourtant loin de nous. L'obscurité revient, et la pluie de cendres recommence, et plus forte et plus épaisse. Nous étions réduits à nous lever de temps eu temps, pour secouer nos habits ; et, sans cela, elle nous eût accablés et engloutis. Je pourrais me vanter qu'au milieu de si affreux dangers, il ne m'échappa ni plainte, ni faiblesse; mais j'étais soutenu par cette consolation peu raisonnable, quoique naturelle à l'homme, de croire que tout l'univers périssait avec moi.
Enfin, cette épaisse et noire vapeur se dissipa peu à peu, et se perdit tout à fait, comme une fumée ou comme un nuage. Bientôt après parut le jour, et le soleil même, jaunâtre pourtant, et tel qu'il a coutume de luire dans une éclipse. Tout se montrait changé à nos yeux, troublés encore ; et nous ne trouvions rien qui ne fût caché sous des monceaux de cendre, comme sous de la neige. On retourne à Misène. Chacun s'y rétablit de son mieux : et nous y passons une nuit entre la crainte et l'espérance, mais où la crainte eut la meilleure part ; car le tremblement de terre continuait. On ne voyait que gens effrayés, entretenir leur crainte et celle des autres par de sinistres prédictions. Il ne nous vint pourtant aucune pensée de nous retirer, jusqu'à ce que nous eussions eu des nouvelles de mon oncle, quoique nous fussions encore dans l'attente d'un péril si effroyable, et que nous avions vu de si près. Vous ne lirez pas ceci pour l'écrire, car il ne mérite pas d'entrer dans votre histoire ; et vous n'imputerez qu'à vous-même, qui l'avez exigé, si vous n'y trouvez rien qui soit digne même d'une lettre.  Adieu.

 

mercredi 19 novembre 2014

Archéologie, kézako ?

Pour tout savoir en quelques minutes, sur les métiers et les facettes de l'archéologie :
http://www.universcience.tv/categorie-les-experts-de-l-archeologie-films-d-animation-557.html


Parce que notre savoir ne nous vient pas des seuls textes, et que philologie et archéologie sont complémentaires !

Bonne découverte.
B.D.

dimanche 2 novembre 2014

Des outils pour bien redémarrer

Après les blogs ludiques proposés pour les vacances, voici quelques liens utiles aux latinistes et hellénistes pour accéder à des fiches et documentaires.

- http://www.arretetonchar.fr/langue/ : fiche synthétique sur les 5 déclinaisons (et chanson pour les mémoriser, si si !) du LATIN ; fonctions et cas ; conjugaison de l'infectum LATIN ; prépositions du GREC et du LATIN ; fiches thématiques de vocabulaire LATIN et GREC et caetera et caetera...

- http://www.arretetonchar.fr/fiches-dexercices-latin-espagnol-espagnol-latin/ : fiches-jeu de vocabulaire croisé latin/espagnol. Très pratique !

- http://www.arretetonchar.fr/fiche-synthetique-le-cursus-honorum/ pour tout savoir sur le cursus honorum.

A vous de naviguer un peu et de découvrir par vous-même, sur ce site (arretetonchar.fr) des documents très variés, souvent amusant et pédagogiques, et sur tous sujets antiques.

Dans un autre registre, pour les plus mélomanes d'entre vous,
 http://www.dailymotion.com/video/xe0gxi_annie-belis-reecouter-la-musique-gr_music : une conférence de la spécialiste française de la musique grecque antique (un quart d'heure), passionnante !

Bon voyage en Antiquité !
B.D.

samedi 18 octobre 2014

Deux sites ludiques pour découvrir l'Antiquité en s'amusant

Récréation de vacances : deux sites ayant pour sujet l'Antiquité, qui pourront intéresser les collégiens comme les lycéens par leur simplicité mêlée à leur sérieux scientifique...
Bonnes vacances.
B.D.

Pour mieux connaître l'empereur Hadrien et l'Empire romain au II°s.

Pour comprendre l'archéologie et découvrir l'archéozoologie


lundi 13 octobre 2014

Texte conférence 1


Le texte de la conférence n°1, très généreusement offert par Anastasia Painesi, qui nous a embarqués pour un voyage aux Enfers l'autre soir, est disponible ici même.
Bonne lecture ! Et merci encore à Anastasia.
B.D.

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L’Homme et l’Au-delà :
Pistes de réflexion sur l’iconographie des châtiments infligés dans le Royaume d’Hadès

 
Je souhaiterais d’abord remercier M. Le Cor, Proviseur du Lycée, et M. Maisonnial, Proviseur Adjoint, ainsi que votre professeur M. Dercy qui m’ont invitée à vous parler aujourd’hui sur le châtiment divin antique, sujet qui fait partie de ma thèse de doctorat.
La présente intervention portera notamment sur les préoccupations de l’homme antique quant au destin de son âme après la mort, préoccupations qui sont d’ailleurs aussi celles de l’homme actuel.
Je me référerai, d’abord, brièvement à la topographie du Royaume d’Hadès et à ses habitants. Ensuite, je me focaliserai essentiellement sur les châtiments infligés dans cet endroit, évoqués dans les textes littéraires et surtout l’iconographie de l’époque classique. Enfin, je tâcherai de retracer de façon succincte l’évolution au fil des siècles de ces motifs, qui ont fasciné auteurs et artistes de l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne.


Topographie du Royaume d’Hadès

Durant l’Antiquité, le Royaume des Morts était sous l’exclusive juridiction d’Hadès, fils de Cronos et de Rhéa, frère de Zeus et de Poséidon.
La topographie de son royaume était bien établie déjà depuis l’époque d’Homère et d’Hésiode, vers le milieu du VIIIe siècle av. J.-C. Le domaine est traversé par quatre fleuves, l’Achéron, le Pyriphlégéthon, le Styx et le Cocyte. Il est entouré des bois (dits de Perséphone) comportant de saules et de peupliers aux fruits morts, des marais créés par les eaux stagnantes des rivières (Homère, L’Odyssée, x.509-515), ainsi que d’autres endroits propres aussi au monde des vivants, comme des prairies (le Pré de l’Asphodèle, xi.539). Malgré ses ressemblances topographiques avec le monde des vivants, le Royaume des Morts est, selon Homère, un endroit sombre et triste, dominé par une atmosphère de mélancolie propre à l’état des âmes des morts (aussi bien des vertueux, que des hybristai, à savoir des personnes ayant commis des démesures horribles envers les Olympiens et les lois établies par eux). Ces âmes ne sont désormais que des ombres (σκιαί) avides de sang. Enfin, l’Autre Monde est férocement protégé par Cerbère, le chien aux trois têtes, qui empêche les entrées et les sorties non-autorisées (Hésiode, Théogonie, 767-773).

Une impression assez précise de l’image que les Grecs avaient du Royaume d’Hadès devrait être représentée dans la Nekyia, le tableau de Polygnotos de Thasos qui décorait, vers le milieu du Ve siècle av. J.-C. (ca. 460 av. J.-C.), la Lesché des Cnidiens à Delphes –un édifice qui servait de point de rencontre des visiteurs du sanctuaire. La peinture, inspirée par la Minyade, les poèmes d’Archiloque et surtout le onzième chant de l’Odyssée, est devenue elle-même un point de référence essentiel aussi bien pour les auteurs, que pour les artistes postérieurs.

A part les figures des défunts, l’œuvre contenait, selon Pausanias (Pausanias, X.28-31), qui l’a explicitement décrite (X.28-31), un grand nombre d’éléments indicatifs de la topographie de l’Autre Monde, comme le fleuve Achéron plein de poissons ternes et de roseaux (X.28.1), la barque de Charon (X.28.1-3), ainsi que le bois de Perséphone situé sur une colline et semé de peupliers et de saules (X.30.6). Les personnages représentés étaient inspirés de tous les cycles mythiques (le Troyen, le Thébain, l’Orphique etc.) et conservaient leurs attributs (vêtements, armes, animaux, instruments musicaux), éléments qui ont aidé le Périégète à les reconnaître.

§  Actéon, un chasseur habile qui a osé comparer ses compétences à celles d’Artémis, est représenté accompagné d’un cerf et un chien (X.30.5). Ces animaux se réfèrent au châtiment d’Actéon pour son outrage envers Artémis : la déesse l’transformé en cerf et l’a abandonné à la fureur de ses propres limiers.

§  Orphée est facilement reconnu grâce à sa cithare (X.30.6) et Marsyas grâce à sa flûte (X.30.9).

§  Callisto, une prêtresse d’Artémis qui, séduite par Zeus, a rompu son vœu de chasteté, est représentée assise sur une peau d’ourse (X.31.10), l’animal auquel Artémis l’a transformée pour la punir de son hybris.

A part la peinture disparue de Polygnotos, le Royaume des Morts a inspiré également les œuvres des céramistes de l’époque classique. Certaines peintures de vases représentent la Nekyia d’Ulysse et sont inspirées du texte homérique. L’influence de l’œuvre de Polygnotos sur ces représentations est également possible, mais les trouvailles des fouilles et les témoignages des textes antiques ne nous permettent pas de confirmer cette théorie.

§  Pélikè attique à figures rouges, datée de 440 av. J.-C. et attribuée au Peintre de Lycaon (Boston, Museum of Fine Arts 34.79). Ulysse et Elpénor.

§  Cratère lucanien daté de 400-390 av. J.-C. et attribué au Peintre de Dolon (Paris, Cabinet des Médailles, 422).Evocation de Tirésias par Ulysse.

 Outre Athènes, les motifs iconographiques représentant l’Autre Monde et les châtiments infernaux apparaissent aussi de façon récurrente en Italie du Sud. Dans les compositions italiotes, le Royaume des Morts est identifiable par des éléments picturaux spécifiques, comme la représentation du palais d’Hadès et la présence du dieu lui-même accompagné de Perséphone, mais aussi d’Hermès, de Cerbère et des Erinyes.

§  Cratère à volutes apulien du Peintre de l’Autre Monde, découvert à Canosa et daté de 320 av. J.-C. (Munich, Antikensammlung 3297)
(http://i551.photobucket.com/albums/ii459/history_of_macedonia/Sun%20of%20Vergina/greek_underworld.jpg)


Les châtiments infernaux

Le onzième chant de l’Odyssée constitue en quelque sorte une Katabasis, à savoir une description de la descente d’un héros vivant dans le Royaume des Morts afin d’accomplir des exploits mythiques. Certes Ulysse n’est arrivé que jusqu’aux lisières du domaine. Dans son cas, j’utilise le terme au sens large.

Parmi les dieux (Déméter et Dionysos) et les mortels qui ont pu franchir les portes d’Hadès et effectuer ce trajet, les héros les plus célèbres sont :

a.             Ulysse qui cherchait le conseil de Tirésias pour son retour à Ithaque (Homère, L’Odyssée, xi) ;
b.            Orphée dans l’objectif de demander le retour de son épouse Eurydice dans le monde des vivants. Selon Euripide (Alceste, 357-362), Orphée a réussi dans sa mission. En revanche, Platon (Le Banquet, 179d) indique qu’il a échoué car au lieu d’avoir le courage de mourir pour son amour, comme Alceste, il s’est présenté devant Hadès vivant pour demander le retour de sa femme morte ;
c.             Peirithoos et Thésée visant à enlever Perséphone (Homère, L’Odyssée, xi.630-631) ;
d.            Héraclès afin d’enlever Cerbère, dans le cadre de son dernier exploit (Homère, L’Odyssée, xi.623-626). Durant ce même exploit, il a d’ailleurs pu libérer Thésée qui avait été séquestré vivant dans le Royaume des Morts, suite à son attentat échoué d’enlever l’épouse d’Hadès. Par contre, il était obligé d’abandonner Peirithoos qui devait y demeurer à perpétuité)[1] ;

Ces Katabases héroïques, ont inspiré plusieurs auteurs anciens, tels Homère, Hésiode, Euripide et plus tard Virgile et Apollodore, qui, évoquant ces exploits, se référaient aussi aux personnages que les héros rencontraient, insistant notamment sur les figures des hybristai. Certains de ces personnages, coupables d’outrages envers les Olympiens lors de leur vivant, avaient été condamnés à purger des peines atroces après leur mort. Les châtiments infligés dans l’Autre Monde comprennent pour la plus grande partie l’acte sans fin, à savoir une activité qui se répète perpétuellement de la même façon sans parvenir jamais à s’achever.

Un exemple des plus caractéristiques de ce type de sanction est le supplice de Tantale condamné à la faim et la soif éternelles car il avait cuit et servi son fils, Pélops, comme repas aux Olympiens. Tantale était placé dans un lac, dont l’eau lui montait jusqu’au menton, mais quand il essayait d’assouvir sa soif, l’eau était absorbée par la terre, qui devenait sèche. De même, lorsqu’il essayait d’atteindre les fruits suspendus au-dessus de sa tête, le vent les emportait loin de sa portée (Homère, L’Odyssée, xi.582; Bacchylide, fr. 42; Tzetzès, Scholia in Lycophronem, 152)[2]. Alcée (fr. 365), Alcman (fr. 79), Archiloque (fr. 126.14-15) et Pindare (Olympiques, I.52-64) rapportent dans leurs poèmes un supplice supplémentaire : Tantale aurait dû passer l'éternité, un rocher placé en équilibre au-dessus de sa tête menaçant de l’écraser à tout moment.

§  Cratère à volutes apulien du Peintre de l’Autre Monde, découvert à Canosa et daté de 320 av. J.-C. (Munich, Antikensammlung 3297).

Un autre supplice, concerne le géant Tityos qui a essayé de violer Létô, la mère d’Apollon et d’Artémis. Suite à son comportement démesuré, il fut précipité dans le Royaume des Morts, où il était ligoté et où deux vautours dévoraient son foie, qui repoussait chaque nuit grâce aux rayons de la lune (Pausanias, X.29.3; Lucrèce, De rerum natura, III.984-991)[3]. Ce supplice, semblable à celui de Prométhée, n’a jamais connu la large diffusion en iconographie du châtiment de ce dernier et apparaît, par conséquent, très rarement dans l’art antique.

Les Danaïdes, les princesses d’Argos, qui ont tué leurs maris lors de leur nuit de noces suite à l’ordre de leur père, Danaos, étaient condamnées à remplir à jamais un  pithos (tonneau) percé (Pseudo-Platon, Axiochos, 371e; Lucrèce, De rerum natura, III.1003-1010; Pausanias, X.31.9).

§  Amphore apulienne proche du Peintre de la Patère, découverte à Altamura et datée de 330-320 av. J.-C. (Taranto, Museo Nazionale 76.010)[4].


 
 
Ixion, qui a essayé de séduire Héra pendant un banquet auquel il avait été invité par Zeus lui-même, a été enchainé sur une roue en flammes qui tournait à perpétuité (Phérécyde, fr. 103a-b). 

§  Amphore à col du Graveur d’Ixion, découverte à Cumes et datée de 330-310 av. J.-C. (Berlin, Staatliche Museen F 3023).

Oknos, un personnage mystérieux de la mythologie grecque dont on ignore complètement la vie, la profession et la provenance, passait l’éternité à tresser une corde qui était dévorée par un âne le moment où le transgresseur mettait un terme à son travail. Selon certains textes (Elien, De natura animalium, V.36.), il constitue une allégorie de l’indolence. Selon d’autres sources, il a été châtié car il n’a pas su résister aux exigences extravagantes de son épouse (Pausanias, X.29.1-2).

§  Lécythe attique à figures noires, daté de 500-490 av. J.-C. (Palerme, Museo Regionale 2141 [996].

Sisyphe, le roi de Corinthe, qui, de son vivant, avait plusieurs fois utilisé la ruse pour tromper les dieux (Pausanias, X.31.10), fut condamné à pousser éternellement sur une pente un immense rocher qui roulait jusqu’à son point de départ une fois que le transgresseur était parvenu à le transporter jusqu’au sommet.

§  Amphore à col à figures noires du Peintre de Bucci datée de 520-500 av. J.-C. (Munich, Antikensammlung 1493).

Nous constatons que, dans la majorité des châtiments mentionnés ci-dessus, un objet domine aussi bien dans l’évocation littéraire du mythe que dans sa représentation artistique –le tonneau des Danaïdes, la roue d’Ixion, la corde d’Oknos et le rocher de Sisyphe. Cet objet, identifié désormais avec un appareil de torture, est devenu un point de référence essentiel quant à la reconnaissance par le public des mythes figurés. Dans ces compositions –aussi bien athéniennes qu’italiotes (c'est-à-dire celles venant de l’Italie du Sud)-, les hybristai châtiés dans l’Autre Monde sont dans la plupart des cas représentés nus. Il est possible que cette nudité fasse allusion à leur faiblesse et leur vulnérabilité. Le manque d’habits pourrait également indiquer leur défaite dans la lutte contre les Olympiens, ainsi que l’impossibilité de se défendre dans leur situation actuelle.

Le caractère répétitif de ces supplices qui évoquent un acte inachevé a été souvent associé par des philosophes grecs, comme Platon (Platon, Gorgias, 493b; Pseudo-Platon, Axiochos, 371e), au destin des âmes des non-initiés aux cultes mystiques, tels les Eleusiniens, les Orphiques ou les Dionysiaques, et symbolisait par conséquent l’échec de cette initiation. Ainsi, les mythes se référant à des châtiments sans fin, comme ceux évoqués plus haut, ont été intrinsèquement liés entre eux, créant un thème générique subdivisé en plusieurs sous-motifs qui évoque le destin post mortem des non-initiés. Ce type de perception collective des tortures ayant lieu dans le Royaume des Morts a considérablement influencé la littérature et l’art de l’époque classique, non seulement en Grèce Continentale mais aussi en Italie du Sud, où les cultes chthoniens -à savoir associés aux divinités infernales- et mystiques étaient très populaires[5].

Les premières représentations de ces thèmes iconographiques datent du VIe siècle av. J.-C. et sont probablement inspirées de traditions plus anciennes sur le destin de l’âme après la mort. L’établissement d’une iconographie fixe de châtiments infernaux (Danaïdes, Oknos, Ixion, Sisyphe) figurés soit séparément soit dans le cadre de représentations collectives du Royaume d’Hadès, a conduit à la popularité de ces motifs auprès des artistes qui ont su les adapter aux mythes et aux traditions du public auquel ils s’adressaient[6]. Nous rencontrons cette pratique d’adaptation notamment en Italie du Sud, où les scènes figurées des supplices infernaux ont été considérablement influencées par la teneur chthonienne ajoutée à ces mythes dans cette région, indiquée par l’omniprésence de serpents et des Erinyes dans les représentations. Il est possible que cette prédilection soit due à l’immense popularité que le théâtre attique a connue parmi les peuples italiotes qui assistaient régulièrement aux représentations des drames d’Eschyle, de Sophocle et surtout d’Euripide qui se réfèrent fréquemment aux châtiments de ces hybristai[7].

 

Je terminerai cette présentation par une référence à l’évolution de ces motifs iconographiques à partir de l’époque romaine et jusqu’à la Renaissance.
La tendance des peuples de l’Italie du Sud à se tourner vers les cultes mystiques a considérablement influencé les artistes romains, qui ont associé les châtiments infernaux à la purification de l’âme après la mort par le biais du supplice ou de la récompense. Les tortures des Danaïdes, d’Oknos, d’Ixion, de Sisyphe et de Tantale apparaissent très souvent dans l’art funéraire romain –sur des reliefs, des autels, des urnes cinéraires et des peintures murales décorant des tombes- liées à l’idée de la rédemption par le supplice qui était très populaire auprès des Romains[8].

§  Exception: Représentation des châtiments des Danaïdes, de Sisyphe et de Tityos dans un contexte non-funéraire. Peinture murale de la Maison de l’Esquilin à Rome, datée de 30 av. J.-C., (Vatican, Bibliotheca Apostolica Vaticana s. n. Inv.)[9].

Enfin, vers la fin de l’Antiquité, lorsque les cultes et traditions antiques étaient désormais en crise, les châtiments des hybristai punis dans le Royaume d’Hadès ont maintenu quelque chose de leur popularité antérieure intégrant la tendance généralisée notée à l’époque d’introduire certains thèmes antiques dans un contexte moralisateur (qui édifiait les lecteurs quant au comportement approprié à assumer conforme aux principes chrétiens)[10]. Au début du Moyen Age, nombre d’auteurs de textes moralisants ont inclus les supplices infernaux dans leurs œuvres comme allégories des péchés capitaux chrétiens[11]. Ainsi, les Danaïdes symbolisaient-elles la gourmandise, Ixion était identifié avec la débauche, Sisyphe s’est transformé en allégorie de l’orgueil, Tityos est devenu la personnification de la lubricité, Oknos symbolisait l’oisiveté et Tantale était associé à la cupidité et l’avarice[12]. 

L’évocation de ces thèmes dans la littérature médiévale, ainsi qu’un certain nombre de traductions de textes antiques publiées en Europe à partir du XIVe siècle ont contribué à la diffusion et à l’intégration de certains de ces mythes au répertoire iconographique des artistes modernes, qui ont adapté les motifs antiques aux nouvelles conditions politiques, sociales et religieuses[13].

§  Le Titien, Sisyphe, 1549. Madrid, Museo Nacional del Prado 426.

Sisyphe figurait parmi les Grands Hybristai, une série de quatre tableaux représentant Ixion, Tantale, Sisyphe et Tityos, commandés au Titien par Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, en 1548 pour la décoration de son palais à Binche (actuellement en Belgique, en région Wallonne à l’Ouest du pays). Sisyphe est représenté pliant sous la charge, contrairement à la tradition antique, selon laquelle le héros roulait la pierre jusqu’au sommet de la pente. Selon une interprétation, les peintures commandées par Marie de Hongrie étaient investies d’un sens symbolique, visant à mettre en valeur la force de la famille des Habsbourg, à laquelle la reine appartenait, et le destin funeste de ses adversaires, tels les Turcs, les Protestants et les Français.

En 1555, les quatre œuvres ont été transférées par le roi Philippe II au Palais Alcázar de Madrid et placées dans la Pieza de las Furias (La Salle d’Hadès) ou Pieza de los Condenados (La Salle des Damnés)[14]. Les peintures auraient, alors, constitué une claire allusion au sort réservé aux ennemis du roi, une menace dissimulée, adressée aux ambassadeurs étrangers que Philippe II recevait dans cette salle.
Des quatre toiles, seules celles représentant Sisyphe et Tityos sont conservées et actuellement exposées au Prado (Madrid, Museo Nacional del Prado 426[15], 427[16]). Les tableaux représentant Ixion et Tantale étaient détruits lors d’un incendie en 1734.
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Nous constatons que les mythes évoquant les châtiments infligés dans le Royaume d’Hadès ont connu plusieurs versions et étaient largement diffusés tout au long de l’Antiquité, aussi bien en Grèce qu’en Italie. A partir du Moyen Age, ils ont été souvent repris et réinterprétés, adaptés aux principes et à l’idéologie de la société qui les adoptait. La pérennité de ces mythes ne constitue qu’un exemple parmi d’autres d’une Grèce antique intemporelle, dont le répertoire inépuisable d’images et de récits nourrit jusqu’à nos jours notre culture européenne contemporaine.

 
Bibliographie sélective

BRISSON, L., Orphée et l’Orphisme dans l’Antiquité gréco-romaine, 1995.
CANTARELLA, E., « Per una preistoria del castigo », dans THOMAS, Y. (éd.), Du châtiment dans la cité : supplices corporels et peine de mort dans le monde antique, 1984, pp. 37-73.
KERENYI, K., La mythologie des grecs : histoires des dieux et de l’humanité, 1952.
Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae (LIMC)
KEULS, E., The Water carriers in Hades : a study of Catharsis through toil in classical antiquity, 1974.
LOPEZ-TORRIJOS, R., La mitología en la pintura española del Siglo de Oro, 1985.
PAINESI, A., Du récit à la représentation : La transposition des sujets de la littérature grecque antique dans l’art gréco-romain et la peinture occidentale (XVe-XIXe siècles). Le cas de la Punition Divine,  Thèse de Doctorat, Paris, Université Paris Sorbonne (Paris IV), 2011.
PANOFSKY, E., Essais d’iconologie. Thèmes humanistes dans l’art de la Renaissance, 1967.
PANOFSKY, E., Le Titien. Questions d’iconologie, 1989.
POSSAMAÏ-PEREZ, M., « Nourriture et ivresse dans l’Ovide Moralisé », dans Banquets et manières de table au Moyen Age, Senefiance 38 (1996), pp. 235-254.
PUTTFARKEN, T.: Titian and Tragic Painting. Aristotle’s Poetics and the Rise of the Modern Artist, 2005.
STANSBURY-O’ DONNELL, M.D., « Polygnoto’s Nekyia-A Reconstruction and Analysis », AJA 94 (1990), pp. 213-235.



[1]Kerényi (1974) 232, 234, 424, 482-483, 523.
[2]Cantarella (1984) 49, 50, 51.
[3]Stansbury-O’Donnell (1990) 217-218, 220-fig. 3.
[4]Dessin effectué par moi-même.
[5]Brisson (1995) 1-10.
[6]Keuls (1974) 22, 27-28.
[7]Painesi (2011) 255, 264.
[8]Painesi (2011) 168-175.
[9]Keuls (1974) 117-n. 1, 120.
[10]Keuls (1974) 30; Painesi (2011) 522-525.
[11]Possamaï-Perez (1996) 240-243.
[12]Ovide Moralisé, f. 33v, 34r-v, 35r, 129r, 131r, 250r-v (Brugge, Openbare Bibliotheek 3877, in www.historischebronnenbrugge.be); Painesi (2011) 346-353, 355-362.
[13]Painesi (2011) 346-366, 463-480, 511-524.
[14]López-Torrijos (1985) 399; Panofsky (1989) 209-210; Puttfarken (2005) 78, 79, 81, 87, 95, 96, 99, 101, 122, 126.
[15]Panofsky (1967) 299 et n. 6, 311-n. 1; Panofsky (1989) 210, 211-fig. 139; Puttfarken (2005) 79, 83-fig. 27.
[16]Panofsky (1967) 333-Pl. 160; López-Torrijos (1985) 399-400; Panofsky (1989) 210, 212-fig. 140; Puttfarken (2005) 79, 82-fig. 26, 85-86.

 

dimanche 5 octobre 2014

Liens internet (cours de Terminale "L'Homme et l'Au-delà" + conférence n°1)


   Pour retrouver les vases étudiés en cours de grec Terminale (séquence 1, « L’Homme et l’Au-delà ») -certains étant évoqués lors de la conférence n°1-, cliquez sur les liens suivants qui vous mèneront aux fiches des musées.

1) Représentation des morts et des spectres :
§ Eos et Memnon (Louvre G115) :
§  Le massacre des prétendants (Louvre CA7124) :
§ Le massacre des enfants de Niobé (Louvre G341) :
§  Tecmessa couvrant le cadavre d’Ajax Malibu, Getty Museum 86.AE.386)
§  Ulysse consultant l’âme de Tirésias (Cabinet des Médailles de la BnF) : avec récit de l’épisode de l’Odyssée et extrait
 
2) Personnel des Enfers
§  Héraklès présente Cerbère à Eurysthée (Louvre E701) 
§  Héraklès et Cerbère
§  les lécythes > Charon le nocher ; Hermès psychopompe ; Thanatos et Hypnos
§  Cratère d’Euphronios, l’enlèvement par Thanatos et Hypnos de Sarpédon (New York, MET 1972.11.10)